12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 00:05

 

Image la légende ada


La légende raconte qu’il les avait embrassés et qu’il était parti

Qu’il était parti et qu’on ne l’avait jamais revu…


Ils s’étaient massés sur le pas de la porte

Pour le regarder partir

Pour un dernier adieu

Comme d’habitude

Il avait dit "à bientôt !" 

Comme d’habitude

Il s’était retourné

Il leur avait fait son grand signe de la main

Puis, sans une hésitation, il avait disparu dans le virage

Tout au bout du village

Eux ils étaient rentrés

Eux, ils ne savaient pas…

Lui savait

Plus rien ne l’attendait

Plus de famille

Plus de travail

La conjoncture l’avait à son tour frappé

La conjoncture !

Un mot paravent pour masquer les abus des nantis

Il n’avait pas voulu en parler

Il n’avait pas voulu les inquiéter

L’ignorance leur était préférable au tourment

Ses pas pourtant étaient sans crainte

Il avançait

Guidé par la nitescence de la lumière matinale

Dans son cœur, les pommiers étaient en fleurs

Les pommiers du jardin de la petite maison qu’il aimait

Si loin d’ici

La petite maison qui était sa maison

La petite maison qui resterait sa maison

Malgré les huissiers

Les huissiers bientôt confisqueraient la forme

Lui, il en garderait l’essence

L’amour portait ses pas

L’inconnu l’attendait

Il allait tout droit, sans but

Pour la première fois de sa vie

Alors il comprit

Il comprit qu’il pénétrait pour la première fois

la vérité de l’instant

Il était tellement présent à l’instant

Que sa propre présence s’y diluait

Qu’il y disparaissait

Qu’il quittait l’un pour être tout

Il entendait le chant des herbes

S’enivrait du parfum des cheveux de la Terre

Il avait le sentiment, lui que la solitude avait toujours accompagné

Qu’il n’était plus seul

Qu’il était dépositaire du monde

En totalité

Curieusement

En perdant tous ses repères

Il se sentait enfin à sa place

Ses pas

De plus en plus légers

Le portaient sans peine

Il escalada les talus

Courut dans les chemins

Embrassa les arbres sur son passage

Il chanta à tue tête

pour célébrer cette nouvelle force de vie

Puis il se tut

Écouta les oiseaux

Le murmure d’un ruisseau qui courait vers la rivière

J’arrive !

Oui ! j’arrive !

Comme un fou il s’élança vers le ruisseau

Il riait, il pleurait

Défait de toute certitude

Défait de toute contrainte

Défait de toute croyance

Il était nu

Il était neuf

Il était beau

Il était vivant

Il s’allongea dans le lit du ruisseau

Il devint eau

Il devint clapotis

Il devint murmure

Il s’abandonna à cette descente printanière

des sources de la montagne

Comme un nouveau-né

Sans résister

Il goûta alors la caresse des berges

Les frôlements des galets sur son ventre réjoui

Les éclats de rire en cascade sur les rochers millénaires

Qui le transportaient dans la jouissance d’être

Soudain

Le silence…

Elle était là

Elle l’attendait

Il en était certain

C’était lui qu’elle attendait

Lui qu’elle espérait

Lui qu’elle chérissait depuis l’aube des temps

Ses eaux calmes reflétaient l’apex de son ciel

Il s’arrêta sous la violence du choc

Plus rien n’existait

Plus rien ne vibrait que cette certitude :

S’il avançait, il n’y aurait plus de retour possible

Elle avait l’éternité

Lui le choix du temps

Il se voyait en Elle

Il se tenait là

Grave et pur

De la pureté du Dieu Grand dans Héliopolis

Alors, cédant à l’appel

Il noya ses pas dans la rivière.

 

 

©Adamante

8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 18:10


 tigre-blanc-2bis-copie-1.jpg

La photo était là sur la table, parmi d’autres, en attente de classement.

L’album que j’avais décidé de faire avalait les épreuves avec l’air de ne pas se remplir et le tas de ne pas diminuer.

Le temps passait de plus en plus lentement, l’heure tardive et la fatigue m’avaient fait regagner le chemin de mon lit, mais trop de fatigue tue le sommeil et je n’arrivais pas à dormir.

Mon insomnie m’avait donc fait reprendre place à ma table face à l’album toujours entouré de son tas de photos en attente.

Dès lors, je m’installais dans la répétition du geste : la main qui saisit, l’esprit qui se rappelle, l’album qui se gonfle et le tas qui persiste à ne pas diminuer… 


Le vent s’était mis à gémir en caressant les volets.


J’étais ailleurs, automate bercé par la succession des images, je m’enfonçais insensiblement dans une brume apaisante de plus en plus épaisse.

Soudain le vent eut une plainte déchirante et je vis s’extraire, de la fenêtre de papier qui retenait son image prisonnière, avec cette grâce propre aux grands félins, le tigre blanc du Bengale dont la photo avait été envoyée du Rajasthan à mon grand père par un vague cousin explorateur.

Nul n’avait su ce qu’était devenu le cousin Hubert, un jour, il était parti, le temps avait passé, il n’avait plus donné de nouvelles et il n’était jamais revenu.


J’avais tant rêvé devant la force et la grâce de cet animal qu’avait rencontré le cousin Hubert.

Grand père m’en avait parlé avec dans la voix, cette pointe d’admiration qui révélait son désir, jamais assouvi, de partir lui aussi à l’aventure. Ce faisant, il avait nourri mes rêves et l’image du fauve, en apparence si sage, fit du tigre le héros de mes aventures enfantines.

 

Les années avaient passé, je l’avais oublié et là, dans cette brume qui m’hypnotisait, il m’était revenu.

Ma main s’était arrêtée, l’album, le tas de photos avaient disparu. Fascinée, je vis le tigre s’étirer sortir du cadre et s’allonger face à moi sur la table.

L’air vibrant de lumières tournoyantes m’entoura d’un feulement sourd que j’entendis par toutes les cellules de mon être :


« Regarde moi ! » 


 Je plongeais mon regard dans l’eau bleue de ses yeux où deux îles dansaient au gré de la lumière, j’en oubliais le temps, retirée dans cet océan d’infini.

 

Dehors le vent se mit à rugir, dedans l’infini me tenait captive.


Au moindre frémissement de la luxuriante fourrure blanche zébrée d’ombres de ce prince des chats, je sentais chacun de mes muscles rouler sous ma peau. Je sentais couler en moi cette vague de souplesse prête à la détente.

J’avançais, en moi, autour de moi, la sève pulsait avec une force sauvage et l’air vibrait de cette puissance qui m’envahissait.


« Le premier tigre blanc s’appelait Mohan… »


La voix faisait danser le casque colonial de l’oncle Hubert  au-dessus des herbes et le tigre suivait sans bruit glissant en tapinois sur le sol.


« Le premier tigre blanc s’appelait Mohan… »

 

En moi se condensait le désir de bondir, j’étais tapie, tout mon être à l’affût.


« Le premier tigre blanc s’appelait Mohan*… »


Soudain, un éclair, la détente, la chair qui explose, le casque rendu au silence, puis la sève qui se calme, la brume qui se dissipe.


Dehors le vent émit une dernière plainte, la photo dans ma main avait cessé de me parler.

 

Avatar rose ©Adamante Avatar rose

 

 


Découvrez un site magnifique qui parle d'eux, un clic sur l'image :


Wap yeux

 

*Mohan traduction : tigre

Savez-vous qu’il ne reste plus que 210 tigres sauvages du Bengale au monde ?

 


 J'ai traité là les  deux derniers thèmes, ou comme on dit, j'ai fait d'une pierre deux coups !

Avatar rose


1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 19:05

 

 

Il était une fois

Dans un pays tout gris

Où la réalité naissait des rêves

Et où le soleil n’existait pas encore

Et où les rêves autres que gris étaient interdits,

Dans ce pays tout froid où régnait un empereur qui avait pour nom Arac le Gris,

Une petite fille qui rêvait.

 


Ciel-grisSnow-copie.jpg

 

 

 

Et ses rêves étaient tellement brillants

Qu’un jour, elle avait même imaginé le soleil.

Comme il était beau

Comme il était chaud,

Comme il était lumineux

Comme il était généreux.

Elle avait senti son âme fleurir et un parfum s’envoler

Qui faisait naître la joie et le sourire autour d’elle

 

 

 

Arbre-Snow-copie.jpg

 

 

 

Mais dans ce pays si gris

La petite fille, avec ses rêves de lumière, fut vite repérée.

Elle fut traquée par l’armée d’Arac le Gris

Qui la poursuivit sans relâche, de jour comme de nuit.

Cette armée était composée par les Aracnuages

Ces nuages-là n’avaient pas pour mission de porter de l’eau

Ils avaient pour rôle, comme des araignées, d’engluer et d’engourdir

Tous ceux qui enfreignaient la loi en imaginant autre chose que du gris

 

Le risque que représentait la petite hors la loi était immense

Pensez donc

Si ceux qui avaient vu le soleil au travers de son rêve

Se mettaient à en rêver aussi, le gris risquait de disparaître

Et ça l’empereur Arac le Gris ne pouvait le tolérer.

Le gris c’était sa raison d’être, il en tirait tout son pouvoir.

La traque fut terrible.

 


 

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L’enfant tenta bien de leur échapper

Mais on ne peut passer toute une vie à fuir

Surtout en laissant une telle traînée de lumière derrière soi

Et le jour arriva où elle fut faite prisonnière.

Ce jour-là, les quelques sourires qui avaient fleuri

Furent avalés par la poussière grise du sol et disparurent.


Tout engluée de gris, elle fut enfermée dans la tour du silence

Une tour où il faisait un froid et une humidité à tuer le plus résistant des rêves

Le désespoir suintait des murs comme une maladie incurable

Il s’écoulait sur le sol en flots de larmes gluantes et verdâtres

Et plus la petite regardait ces flots et plus elle se sentait grignotée par le néant.

À ce rythme-là, bientôt on ne la verrait plus

Ses pieds léchés par le courant avaient déjà commencé à disparaître.

 

Pendant ce temps, là-haut, plus haut que les nuages

Le soleil qu’elle avait créé

Pour attirer son attention, s’était mis à briller de toute la force de sa lumière

Il avait tenté de percer les nuages

Mais il craignait, lui qui faisait naître la vie,

Lui qui nourrissait l’espoir

Que ses efforts soient vains

Il avait beau rêver la petite fille

Le soleil ne se voit que si l’on se décide à le rêver à son tour

Il ne pouvait plus qu’espérer ce miracle.

Mais la petite prisonnière ne pensait plus à rien

Elle ne voyait ni ne rêvait plus rien

Elle l’avait oublié

Ensorcelée par les flots maléfiques, elle n’était plus que l’ombre de son ombre.

 

 

L’histoire aurait pu s’arrêter là

Le soleil d’un côté et la petite fille de l’autre

Séparés par cet horizon de nuages gris et sans âme…

 

Mais le soleil qui persistait à rêver la petite fille dans la lumière

Aperçut un jour un éclat de mica sur le rebord de la fenêtre

Tout en haut de la tour où elle se morfondait

 

 


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Alors, en une ultime tentative, il y projeta un fin rayon de sa lumière

Ce rayon était si fin qu’il réussit, sans être repéré, à traverser les nuages.

Il était si fort, si concentré qu’il put traverser les ténèbres de la tour

Et dessiller les paupières closes de l’enfant

Alors il pénétra jusqu’au fond de son âme et réveilla son esprit endormi.

Elle ouvrit les yeux

Tout le gris disparu

Et les murs, et la tour, et le fleuve avec.

Il n’y avait plus que le soleil

Du soleil partout

Il n’y avait plus que de la joie

Il n’y avait plus rien que ce feu dévorant

Cet infini éblouissant où elle se savait enfin chez elle.

 

 

Alors le soleil murmura à l’oreille de son cœur :

 

« Ici tu es chez toi

Tu n’es pas du monde du gris

Rêve-moi comme je te rêve

Mange-moi comme je te mange

Je te mange et tu es moi

Tu me manges et je suis toi

Et pour ne pas m’oublier parle-moi

Quand tu me parles ma force est agissante

Je construis le monde en le rêvant

Je le rêve et je le dévore

Tu es mon rêve

Je suis ton rêve,

Fais de moi ton unique rêve

Parle-moi, ainsi tu ne te tromperas plus de monde

Je suis le rêve qu’il te faut manger pour que ton monde se réalise. »

 


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Alors la petite fille s’était levée

Et parlant à son rêve

Dévorant son rêve

Elle s’était mise à marcher

Et elle semblait si légère à ceux qu’elle croisait

Qu’ils se sentaient à leur tour devenir légers

Et elle semblait si lumineuse à ceux qu’elle croisait

Qu’ils se sentaient à leur tour devenir moins gris.

Le monde sur son passage prenait forme et couleur

L’herbe fit exploser tous ses tons du jaune au vert

Les feuilles des arbres en firent autant

Les fleurs prises de folies exprimèrent toutes les couleurs

Les oiseaux arrivèrent colorés comme l’arc-en-ciel

Et tout ce qui existait se mit à rayonner et à chanter.

Les aracnuages, avalés par le bleu du ciel, devinrent alors porteurs d’eau

L’eau si précieuse qui s’unit enfin au feu pour nourrir toute cette vie…

Le gris n’avait pas totalement disparu

Mais il était désormais obligé de partager avec la couleur.

 

 

Ô… C’était il y a bien longtemps

Mais ici personne n’a oublié.

Chacun se rappelle que le soleil est né du rêve d’une petite fille que le soleil avait lui-même rêvé.

Et qu’aujourd’hui encore, pour faire vivre le soleil,

Pour faire croître sa lumière,

Il faut garder à l’esprit de le rêver sans cesse, de lui parler et d’unir nos rêves à son rêve.

 

 

© Adamante

 

Merci à Snow   pour ses superbes photos

Dessins Adamante


27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 12:00

 

 DEFI 45 lancé par TRICÖTINE

LES CROQUEURS DE MOTS


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Au pays du ciel de l’hiver

Demoiselle Glaçon

Fille de Dame Froidure

Aimait bonhomme Noël

Et comme bonhomme Noël

Aimait Demoiselle Glaçon

Tout fut bien qui finit bien

 

On maria Noël et Glaçon

Il y eut une fête somptueuse

Le petit peuple des flocons fut invité aux festivités

Et désireux de danser il se mit à scander

Pour que Noël ouvrit le bal

Ainsi que l’exigeait le protocole :


« Noël au balcon, Noël au balcon »


Ce ne fut qu’une seule voix

Ce ne fut qu’un seul chœur


Alors Noël dans son grand manteau blanc

Apparut au balcon du ciel

Et tenant Glaçon par la main

Ils se mirent à tournoyer dans les airs

C’est ainsi qu’ils ouvrirent le bal

Alors, les milliers de flocons se mirent à tournoyer

Ce fut une belle fête.


Et c’est depuis ce jour que l’on dit :


« Noël au balcon, grand bal des flocons. »

 

©Adamante

17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 19:16

 

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La semaine dernière, il a neigé !

Ne me dites pas que vous ne le savez pas, je ne vous croirais pas !


En fait, en accord avec Dame Nature, cette fichue femelle indomptable que l’on essaie bien de plier mais qui se réveille de temps en temps pour montrer son mauvais caractère, le père Noël avait trouvé sympa de nous arroser d’une bonne dose de flocons pour que tous les enfants puissent jouer, même ceux des villes !


De ce côté-là, ce fut un succès franc et massif avec batailles de boules de neige et rires garantis.

Même moi, qui suis sans aucun doute à l’ouest du nord raisonnable, j’étais sortie faire des photos.


Cra-ac, cra-ac sous la semelle

ô miracle d’un son oublié !

Je jubilais !


Je vous en avais même fait profiter. Premiers flocons


Oui mais… il y avait un mais. Comme on dit, il y avait un lézard !


 

À Michu Land, là où le coq se dresse sur les clochers, fier comme un petit banc devant un bar tabac, -parce que le petit banc accueille les rares amoureux qui s’aiment encore, ce dont il peut être fier, - les nombreux exemplaires de la famille Michu se sont insurgés.


Ils ont fait une pétition contre le père Noël et demandé son extradition si par hasard il s’amusait à vouloir recommencer son vilain tour.

Tour qui avait empêché les Michus de rouler avec leur Michumobile pour aller à leur Michu travail.

Parce qu’il faut dire qu’à Michu Land certains, même s’ils sont de plus en plus rares, ont encore un travail. Ce qui fait la fierté du Michu Président de la Michurépublique.

 

Alors, radio Michu avait mis le sujet sur le devant de la scène, montré les images du Michu bazard de la Michu patrie en exigeant des Michu Politiques qu’ils fassent enfin quelque chose !

Les Michus partis se sont même pris à partie, bref ce fut une semaine de Michu pagaille !

 

Le Michu responsable, je vous l’avais annoncé ici,  Aujourd'hui réunion de crise avait donc tenu une Michu réunion de crise et pris conseil des Michu maires, Michu députés maire, Michu ministres et Michu cadres de la voirie et de la Météo.


Bref, après une semaine de Michu intox par la Michu radio, il fut décidé de confier à l’armée le soin de repousser les assauts de Dame Nature qui, toujours de mèche avec cette canaille de Père Noël, avait décidé de réitérer son exploit.

 

La Michu Météo, grâce à ses Michu espions, en avait même prévu le jour et l’heure et les blindés avaient été déployés dans toutes les Michu villes pour attendre la nouvelle attaque.

 


Tout le monde se glorifiait, nous étions prêts !

Les blindés allaient vous faire disparaître la neige

avant même qu’elle touche le sol !

On allait voir ce que l’on allait voir !

 

 

Tout ce qui se passait dans le monde et même ailleurs avait été relégué au second plan, pareil que pour la canicule ou la grippe aviaire, qui au demeurant avait rendu le poulet plus abordable.


 

On avait vaguement évoqué, le sort malheureux de quelques Serbes sélectionnés, en tant que prisonniers de guerre en bonne santé, pour être donneurs, volontairement désignés, de leurs reins à la science.



Les nations, dont les services secrets savent quand même espionner, avaient pudiquement baissé les yeux pour ne pas voir, et notre Michu télé, obligée tout de même de parler de l’affaire à cause d’un rapport officiel, l’avait glissée entre :

- l’interview des éboueurs de la capitale, qui attendaient au troquet devant un petit verre de blanc, l’arrivée du père Noël,

- et la recrudescence des vols en banlieues sensibles.

 

Aux dernières nouvelles, le père Noël, sans doute impressionné par le déploiement des forces d’intervention de Michu Land aurait décidé, à moins qu’il n’entre en résistance, d’aller faire pleuvoir sa neige ailleurs.


En Croatie ou en Serbie peut-être…


Pour revêtir de son manteau blanc les horreurs que pudiquement l’on tente de nous cacher, en nous occupant l’esprit ailleurs.

 

 

©Adamante


             Tiens ! tiens ! Il commence à neiger...

 

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Merci à Snow pour ses photos et sa grande amitié  (cliquez sur l'image)


 

 

Problèmes avec Orange (ou est-ce OB ?) : je ne reçois plus aucun mail d'avis de parution de vos articles, il se peut que vous soyez dans le même ca.

 

13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 08:30

Avatar rose Hauteclaire  Avatar rose

DEFI N° 44

    Avatar rose LES CROQUEURS DE MOTS  Avatar rose

 

 

Aujourd’hui, parce que le temps s’y prête, parce que je suis un peu en retard sur mon horaire, ce qui signifie que mon horaire est parti avant que j’ai pu le prendre et que je me retrouve le soir avant d’avoir pu attraper le matin, aujourd’hui donc, ce soir, je vais vous raconter comment j’ai rencontré le plus VIP des VIP.


Je venais de lire « écritures Saintes » de Jacques Prévert et j’avais décidé de rencontrer Dieu.


Prévoyante, j’avais pris soin de me munir d’un plan avant de partir à ce rendez-vous que j’avais fixé seule n’ayant pas le téléphone de mon interlocuteur.

Non pas que je sache lire un plan, ça c’est une cause désespérée, mais parce que c’est plus facile de demander sa route si par hasard, celui ou celle à qui l’on s’adresse a les capacités de reconnaître si l’adresse que vous cherchez se trouve à votre droite ou à votre gauche.


Vous allez me dire :

 

« Mais pourquoi ne te diriges tu pas selon les points cardinaux ? »


Ce à quoi je vous répondrais que depuis que les points cardinaux ont décidé de changer de place au fur et à mesure de mes déplacements, j’ai cessé de leur faire confiance, ils ne sont pas fiables !

Ceux qui comme moi en ont fait l’expérience sur le périphérique savent parfaitement de quoi je parle ! Mais le périphérique, c’est facile quand tu as compris l’intérieur et l’extérieur, tu peux aller  d’un point à un autre sans faire le grand tour.

Seulement, au ciel, c’est différent, pas d’intérieur ni d’extérieur, rien que l’infini qui vous nargue.


Donc j’avais pris mon plan où étaient répertoriées toutes les galeries que le ciel pouvait compter et Dieu sait s’il y en a. C’est bien simple, il y en a tant qu’il est difficile d’en imaginer le nombre quand on ne s’est pas retrouvé au beau milieu !


Remarquez, le pays n’était pas mal, il m’a bien plu. C’était une sorte de nébuleuse un peu féerique, où je me sentais à l’aise bien que, ne dérogeant pas à mon habitude, j’étais un peu perdue.

C’est ma destinée, il me suffit de mettre le pied quelque part pour me retrouver nulle part, le sort se plaît à me faire prendre la mauvaise direction plutôt que la bonne, même si parfois j’inverse mon choix pour tenter de le tromper. Mais le sort, qui a don de double vue, connaît la donne et il n’est pas envisageable de gagner face à lui, c’est un fait acquis contre lequel j’ai même abandonné de râler.


Donc, dans cette nébuleuse, était-ce l’heure du repas; il n’y avait pas un chat.

 

Il serait plus juste de dire qu’il n’y avait un lapin, puisque c’est de lapins dont il s’agit et que j’étais en quête du « Grand Lapin Tout Puissant  qui vit tout là-haut dans les cieux, dans son grand terrier nuageux… »  si je m’en réfère aux dires de Prévert.


Cette idée de Lapin divin m’avait séduite et je m’étais dit qu’il me fallait vérifier par moi-même car, parmi les fables sur le sujet, cette petite dernière avait tout pour me plaire.

 

Vous dire combien de temps j’ai erré dans ces galeries entrecroisées sans rencontrer âme qui vive, et ce n’était plus l’heure d’un quelconque repas, je ne saurais.


Je commençais à désespérer de tout et surtout de la faculté de notre espèce à profiter du Grand Terrier Céleste, quand soudain, débouchant d’une jetée au-dessus de galeries secondaires, je me trouve, ô surprise, nez à nez avec Prévert.

Il était là, élu siégeant sans doute à la droite du Grand Lapin Tout Puissant.

De quoi vous faire réfléchir sur le code de bonne conduite des séminaristes, car selon ses dires, il y avait là nombre d’auteurs qui auraient pu faire l’objet d’un autodafé  si la  pratique était encore de mode.

Pour moi, c’était une aubaine, car si j’interroge les statistiques, je n’avais pas une chance sur un billion pour bénéficier d’un tel hasard, et dire que je n’avais pas joué au loto avant de partir…

Je décidais de remettre mes pleurs à plus tard.

 

Je demandais  à Prévert de me conduire auprès du Maître des lieux à travers le dédale de galeries creusées on ne sait trop pour qui, étant donné le nombre peu élevé d’âmes en villégiature dans le grand terrier céleste dont les grands absents semblaient être justement les Lapins à col blanc.


Ravi d’avoir de la compagnie, il me raconta sa vie, et se plaignit surtout du manque de variété des menus. Il m'expliqua qu'ici les menus étaient laissés à la charge du diable,  lequel s’ingéniait du mieux qu’il le pouvait à décliner le lapin en brochettes, en grillades et surtout en civet.

Il faut dire qu’il y avait pléthore de lapins aux enfers et que l'enfer était donc devenu en quelque sorte le continent Australien des nuages.

Afin de planifier l’occupation des sols et réguler la population, il s’était rapidement retrouvé à la tête de la plus grande fabrique de civet de l’univers.

 

Nous avançâmes, descendîmes, montâmes, passâmes des ponts et nous approchâmes enfin du but. Je commençais à ressentir un peu d’appréhension. Comment allait-il me recevoir, ce Grand personnage que tout le monde salue avec respect sans jamais oser le regarder dans les yeux ?

Je percevais ce trouble que j’avais une fois ressenti avant de frapper à la porte de Jacques Lacarrière, impressionnant érudit qui avait accepté de me recevoir.

Mais là, je n’avais même pas de rendez-vous. Je me pointais comme ça, sans invitation, juste pour voir s’il existait et à quoi il ressemblait et je n’avais rien préparé à lui dire. Je pris soudain conscience que je n’avais pas cru une seconde à la réussite de ma démarche.


Suivant Prévert de près dans des galeries étroites où il était impossible de marcher à deux de front, je commençais à me demander ce que je faisais là et s’il ne serait pas plus sage de rebrousser chemin en catimini.

J’abandonnais cette idée timorée, seule dans ce dédale, je ne pouvais manquer de me perdre. Errer sans fin dans cette nébuleuse habitée par le silence, manger du lapin tous les jours que le Grand lapin fait, n’était pas à mon programme.


Nous débouchâmes enfin dans une sorte de clairière marquée d'une pancarte où il était écrit :

 

« Soyez les bienvenus, restez couverts. »


Prévert m’expliqua que c’était une affaire que le Tout Puissant avait avec le diable, -ce qu’il explique très bien dans son livre « Paroles » et que je vais donc pas développer ici.-


Arrivée devant la porte des appartements divins, le cœur battant, je lève le doigt pour frapper quand soudain un regard s’ouvre, une jolie lumière apparaît, j’ai juste le temps de penser :


« Tiens ! ils sont équipés de capteurs électroniques »


qu’une voix angélique pré enregistrée, nous dit :


« Le Tout Puissant ne peut vous recevoir et s’en excuse. Il est parti en séminaire à Cuba pour dégustation de langouste en compagnie du Che, afin de réfléchir à d’éventuelles possibilités d’échanges intergalactiques pour trouver une solution à la crise du civet. »

 

©Adamante

12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 21:22

PAPIER LIBRE - Juliette-

LA COMETE

 

 

  Ciel nuit copie

 

 

Lorsqu’ils ont vu le serpent d’étoiles,

Tout crépitant de lumière

Caracoler dans le bleu infini de la nuit

Ils ont dit que le ciel envoyait son émissaire

Annoncer la fin du monde.

Alors ils ont eu peur

Ils ont demandé grâce et juré de bien faire

Ils ont prié

Ils ont chanté

Ils ont dit des formules secrètes

Pour conjurer le sort

Certains se sont réfugiés sous la terre

D’autres au sommet des montagnes

D’autres ont parcouru le pays en psalmodiant

Ils ont tremblé

Ils ont pleuré

Certains jurèrent avoir entendu sonner les trompettes de l’apocalypse

Quand enfin ils ont vu le serpent terrifiant

Disparaître à l’horizon, dans une gerbe de lumière

Ils ont dansé leur joie

Ils se sont embrassés

Ils ont allumé des cierges

Plus tard, les vieux ont raconté cette histoire aux enfants

Pour les inciter à la sagesse

Car, à n’en pas douter,

Le serpent d’étoiles reviendra

Vérifier si le monde mérite toujours d’exister.

 

©Adamante

 


17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 00:30

 

 

  carré coquillage geant copie

Un matin de novembre, alors que tout était calme et désert, un coquillage géant s’était échoué sur la plage du Bernard l’Hermite à Misère sur mer.

D’où venait-il ? Comment était-il arrivé là ? Qui l’y avait mis ? Autant de questions que se posèrent les habitants intrigués de la modeste bourgade de Misère.


Tous étaient venus voir.


Certains qui s’étaient approchés avaient juré avoir entendu un chant qui ressemblait « à une plainte d’algue malmenée par le courant », la poésie populaire a des images qui ne se discutent pas.

D’autres dirent que c’était une voix de femme et affirmèrent même que c’était celle de Pénélope implorant le retour d’Ulysse. On a beau être de pauvres gens perdus loin de la ville on en a pas moins de l’éducation.

Bref, chacun défendit sa version avec une telle véhémence que Monsieur le Maire dut intervenir pour calmer les esprits.


Après avoir écouté, il mit tout le monde d’accord en déclarant que cette voix,  qui mêlait l’espoir et la tristesse à celle des vagues léchant inlassablement le rivage, avait une telle faculté de bouleverser son auditoire que toutes les réponses étaient plausibles.


Pour les vieux marins venus observer le phénomène il était évident que le chant du coquillage était l’écho désespéré de la mâture des grands voiliers avalés par l’océan auquel se mêlait celui des âmes des marins disparus au fond des abysses à l’occasion d’une tempête.

Appuyés sur leurs cannes ils hochaient gravement la tête le regard perdu dans le monde disparu de leurs souvenirs.


Les enfants intrépides voulurent pénétrer à l’intérieur de l’attrayante coquille, mais leurs mères, les tenant fermement par la main, leur opposèrent un non sans appel, sans céder ni aux cris ni aux pleurs.

Quand vint le soir tous rentrèrent à la maison pour le repas.


Le calme était revenu sur la plage quand deux amoureux s’approchèrent en se tenant par la main et décidèrent de se cacher des regards indiscrets à l’intérieur de ce romantique édifice de nacre.

 

Ils se dirent qu’il était venu tout exprès pour abriter leurs amours, que c’était un signe du destin. On sait comment les amoureux savent parer la réalité des plus chevaleresques élucubrations dictées par le galop de leurs cœurs.

Rêve qu’ils s’empressent la plupart du temps d’oublier quelques années plus tard lorsque ce dernier se fane au contact d’un quotidien dénué de toute poésie.


Qu’advint-il de ce couple de doux rêveurs ?

 

À peine le soleil fut-il levé que le vieux Paul, un pauvre à l’esprit fêlé, sorte d’idiot du village, toujours à traîner à toute heure du jour ou de la nuit, réveilla toute la contrée en jurant ses grands dieux et le regard fou, qu’il avait vu au petit matin le coquillage s’envoler dans les airs et disparaître comme une fusée vers les étoiles avec le couple d’amoureux à son bord.


Toujours est-il que le coquillage et le couple d’amoureux avaient disparu et que personne jamais ne les revit.


On organisa des battues, on soupçonna le vieux Paul, mais les recherches furent vaines et le vieux Paul perdit le peu d’esprit qui lui restait encore.

Quand le soir arrivait, il s’installait sur la plage et ne cessait de regarder le ciel. C’est dans cette position qu’un matin on le retrouva raide, les yeux grands ouverts vers le ciel.

 

Depuis, de génération en génération, on se raconte cette histoire, on invente, on brode, mais jamais personne ne put expliquer ce qui s’était réellement passé cette nuit-là.

 

Adamante

25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 19:30

 

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Un matin, il y a de ça fort longtemps, un jardinier avait brûlé les herbes de son vieux jardin, il avait décidé de le refaire, plus beau, plus harmonieux, afin d’y finir ses jours.  

Il ne restait plus que de la cendre sur la terre.


Satisfait de son travail, il s’était mis à réfléchir devant cette étendue vierge et prometteuse.

Il échafauda des plans, modifiant à l’envi dans son rêve, le parcours d’une allée, l’emplacement d’une tonnelle où goûter l’ombre l’été, celui d’un bassin où nageraient des poissons plus merveilleux les uns que les autres et où viendraient boire les oiseaux…


Il souriait, s’imaginant se promener dans ce parc enchanteur et changeant sans cesse la disposition des plans pour atteindre la perfection.

 

Mais pendant qu’il rêvait, pendant qu’il faisait et défaisait ses plans, les ronces, toujours promptes à envahir les espaces abandonnés, proliférèrent tant et tant qu’on ne vit plus un seul espace de terre vierge.


Un jour, en sortant de son rêve, car il faut bien que les rêves aient une fin, le jardinier découvrit le désastre.


Éploré devant un tel malheur, il se mit à gémir, il avait fait tout ce travail pour rien, pour avoir pire qu’avant.

Il avait détruit un beau jardin et l’avait offert en cadeau aux ronces et mauvaises herbes.


Alors il se mit à le regretter son vieux jardin imparfait. S’il n’avait pas été pris de cette folie de détruire, il aurait pu maintenant se reposer à l’ombre des forsythias, il aurait pu écouter chanter les oiseaux dans un décor enchanteur et profiter de ce lieu pour y reposer sa vieillesse… Car il avait beaucoup vieilli.

Les rêves, ça prend du temps si l’on n’y prend garde.


Ses larmes se mirent à couler, à couler et plus elles coulaient, plus son vieux jardin lui paraissait plus beau et plus il en avait de regret.

 

Il fut pris de désespoir devant tant de beautés perdues, ses larmes nourrissaient ses larmes, elles étaient intarissables.

Elles ruisselaient sur la terre et plus elles ruisselaient plus le roncier assoiffé proliférait. L’espace qu’il occupait devint impraticable, c’était une forêt plus impénétrable que celle qui entourait le château de la Belle au bois dormant. 


De ruisseau, ses larmes devinrent un fleuve, le fleuve à son tour devint une mer, une mer salée comme les larmes et le jardinier désespéré, affaibli, un soir de pleine lune, fut emporté par une vague.


Jamais personne ne le revit, il s’était sans doute noyé dans son chagrin. 

 

Voilà pourquoi, quand on raconte son histoire, comme je vous la raconte maintenant, à la veillée, à l’heure où les ombres dansent menaçantes sur les murs, on conseille à ceux qui écoutent et qui rêvent de toujours garder un œil ouvert.

 

Que ce conte vous fasse un heureux jour.

 

Adamante

28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 18:49

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Ce soir, j’ai envie de vous raconter l’histoire d’une fée.


Cette fée, comme toutes les fées, avait certains pouvoirs magiques. Il n’y a rien là d’extraordinaire.

Son pouvoir à elle c’était de raconter. De raconter des histoires, mais pas n’importe quelles histoires, des histoires qui avaient la vertu de raccommoder les cœurs blessés.

 

Vous le savez, le cœur est une chose fragile, il faut y faire très attention.

Parfois, si l’on n’y prend garde, il se déchire, il se met à saigner et ça fait mal à celui qui le possède, si mal que ça lui met des larmes aux yeux, des torrents de larmes dans sa vie.

Et c’est lourd à porter un cœur déchiré, si lourd que celui qui le possède a l’impression de peser des tonnes, ce qui fait qu’il n’a plus envie de bouger.


Ça bat tout de travers un cœur déchiré, comme une pendule détraquée. Ça bat tellement de travers que celui qui le possède oublie que la vie c’est aussi du bonheur, des rires, de la paix, du mouvement.


Ça renferme dans la solitude un cœur déchiré, ça rend si malheureux celui qui le possède, qu’il en oublie, et je n’exagère pas, que le soleil brille aussi pour lui et que si les oiseaux chantent c’est aussi pour son oreille.


C’est tellement douloureux un cœur déchiré, ça a tellement de mal à se réparer, que c’est une catastrophe, pour celui dont le cœur se déchire.


C’est pour ça qu’il faut faire attention à ne pas le laisser traîner n’importe où ce cœur. C’est sérieux !

 

Il n’y a pas de mots assez forts chez les humains pour réparer un cœur déchiré, pas de charme assez puissant.  Un cœur déchiré ça peut parfois coûter la vie, ça peut laisser des cicatrices telles, que les meilleures intentions du monde ne peuvent rien faire pour les effacer.

Il vaut mieux prévenir que guérir, il faut donc veiller à ne prendre aucun risque, pour ne pas déchirer son cœur, car après, il est trop tard, sauf si on a la chance de rencontrer une fée.

 

La fée dont je vous parle a des mots enchantés qui forment des chapelets de bonheur pour ceux qui l’écoutent. Elle parle et la douleur s’efface, les cœurs se réparent.

 

Pourtant cette fée, je le sais, a beaucoup souffert, beaucoup pleuré, eh oui cela arrive, même aux fées.  Tout ce qui vit connaît la joie mais connaît aussi la douleur. C’est comme ça on n’y peut rien, c’est la vie, la vie des hommes, la vie des fées, des animaux et même des plantes.

 

Mais cette fée, qui a depuis toujours le pouvoir de guérir les cœurs grâce à ses paroles enchantées, quand son cœur à elle pour la première fois s’est mis à pleurer, pour masquer son chagrin, elle posa sur son visage un si joli sourire qu’il l’illumina totalement, elle en fut transfigurée. Personne alors ne pouvait soupçonner sa peine. Je vous laisse imaginer sa solitude et sa détresse.

 

Un jour qu’elle était triste, elle rencontra un petit garçon dont le cœur était en lambeaux parce qu’il avait perdu ses parents.

Il était tout brisé ce cœur, il saignait. À l’intérieur, c’était un océan de larmes, ça grondait de chagrin et de désespoir.

Ça lui faisait si mal, qu’il ne sentait même plus la douleur, elle était trop forte. Et comme il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il se disputait sans cesse avec sa mère adoptive, comme si elle était responsable de son malheur.

Plus le temps passait, plus son cœur souffrait, plus leur vie devenait insupportable et plus leurs disputes étaient terribles.

 

La fée, touchée par cette détresse, leur conta une histoire. Une histoire d’adoption.

Elle dit le bonheur de ces gens qui, n’ayant pu avoir d’enfant, avaient eu la chance d’en trouver un qui lui n’avait pas de parents.

Elle conta comment ils l’avaient accueilli, l’avaient aimé, comme leur fils et plus encore, tant ils avaient eu peur de ne jamais avoir personne à chérir, eux qui avaient tant d’amour à donner.


Ses mots s’envolèrent, légers comme des oiseaux, se posèrent sur le cœur du garçon et ses blessures miraculeusement furent cicatrisées. Tant et si bien qu’à la fin, le petit vînt se blottir pour la toute première fois dans les bras de sa mère adoptive.

Les larmes qui coulèrent alors furent comme des diamants étincelants de soleil. Le visage de la fée fut illuminé par son si joli sourire.


Puis il y eut un long silence. Un silence à ce point chargé de tendresse, que la fée elle aussi fut guérie.

 

Alors, si n’ayant pas suivi mes conseils, vous mettiez un jour votre cœur en péril, rappelez-vous de cette histoire, appelez la fée de mon conte afin qu’elle vienne le réparer ce cœur, avec ses mots magiques et son si joli sourire.

 

©Adamante 

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  • Adamante
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.

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