6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 21:21

 

 Rose-jardin-photoadamante0011.jpg

 

Le cercueil dansait

sous le chant d’au-revoir

il tournait

virevoltait

oublieux des porteurs

qui lui prêtaient leurs jambes.

Pour moi c’était la vie

elle s’affirmait

s’imposait si naturellement

que le mort

dans sa boîte

transformait les pleurs

en espoir

ultime transcendance

mariage singulier

de sentiments antagonistes

qui arrachaient des cris aux femmes

des larmes silencieuses aux hommes

et qui mêlaient leurs voix

pour conjurer la mort

et qui ensorcelaient leurs pieds

racines parfumées de la Terre natale

pour affirmer la vie.

C’était l’Ouroboros

qui dansait là

Symbole d’une vie accomplie

partie s’enraciner ailleurs.

Cet homme

Léopold Congo Mbemba

respecté comme un sage

comme un père

aimé de tous ceux qui m’en parlaient

je ne l’avais jamais rencontré.

Est-il besoin de rencontrer un poète

pour le connaître ?

Ses mots ne dessinent-ils pas ce qu’il est

ce qui l’anime ?

En ce début d’après-midi

dans ce flot pris de chant

il m’apparaissait

dans la nitescence du ciel

enfin bleu

de cette fin d’hiver.

Une princesse Rwandaise

fragile et exaltée

m’avait conviée à la cérémonie

j’étais venue

elle était absente.

J’étais là

à me dire

que j’aimerais moi aussi

danser ainsi

pour mon dernier salut

laissant à d’autres le soin de chanter

de marquer la mesure de mon absence

pour rompre avec la rigidité cadavérique

par l’évanescence d’un chant

qui m’emporterait

vers cet ailleurs

indéfini.

Une femme qui m’observait

lisant sans doute sur mon visage

les pensées qui m’habitaient

moi l’occidentale au teint pâle

m’a rejointe et m’a dit :

« C’est un chant d’au-revoir,

   chez nous, c’est la coutume ! »

puis agitant la main elle m’expliqua :

« On lui fait signe pour qu’il sache qu’on se retrouvera ! »

Alors elle s’est mise à fredonner

et moi

moi j’ai fermé les yeux

pour mieux voir.

 

©Adamante

 

 

 Léopold Congo Mbemba

 

 

 


 

 

2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 22:57

  

 

 

 

L-arbre-qui-danse-copie.jpg

L'arbre qui danse illustration ©Adamante

 

 


J’aime ces moments où le jour va basculer dans la nuit.

Je n’ai pas envie d’allumer la lumière.

Je pénètre ou me laisse pénétrer par les dernières lueurs d’une journée éteinte de brume. 

On pourrait croire qu’il va neiger.

L’attente…

L’attente est partout, lourde, qui atténue les bruits.

L’air est une bête qui retient son souffle ce soir.

Il n’est pas encore l’heure, ni de la nuit, ni de la neige.

Je profite de ce moment en point d’orgue, celui de l’instant, aux allures d’éternité qui semble pétrifier la vitesse, pour pénétrer la vacuité. 

Pourtant je le sais bref cet instant, bientôt je parlerai de lui au passé, conservant précieusement la mémoire de son goût, comme celui d’un fruit rare. 

La ville commence à ouvrir ses yeux oranges et jaunes qui dénoncent la présence des hommes cachés derrière leurs murs.

Ils ne sont plus infranchissables ces murs sous l’œil des  caméras thermiques, il n’est plus un seul endroit sur la terre où le vivant puisse se rendre invisible. Nous devons désormais notre anonymat à la multitude, mais notre trace ne nous appartient plus, elle s’écrit en couleur, en chaleur sur les écrans informatiques des forces qui nous surveillent.

Ce soir, je goûte le bonheur d’être là, dans la pénombre à guetter l’arrivée de la nuit et je suis nostalgique du temps où l’homme pouvait se confondre au paysage et risquer sa vie sans que personne ne le sache. 

Le danger de cette liberté désormais surveillée me semble plus effroyablement dangereux que celui de mourir en prenant des risques, mêmes insensés.

L’homme est taillé, je crois, pour risquer sa vie afin de pouvoir l’apprécier.

Cette liberté est la clef de son bonheur.

 

Dernier croassement d’une corneille, la nuit vient de vaincre l’instant de l’entre deux. 

La neige sera-t-elle au rendez-vous ?

 

©Adamante

 

 

 


16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 17:45

 

 

Avatar rose

 

Entrer dans la conscience du rêve, pour cesser de juger et porter un regard différent sur notre monde de veille, pour trouver le détachement, l’harmonie, l’équilibre.

Ceci est la magie qu’opère ce que je nomme le « second regard », celui qui traverse l’épiderme de la réalité quotidienne pour nous faire vivre la réalité vibratoire.

Le regard qui libère en nous notre conscience originelle.

Ce regard qui  mène à comprendre que l’on ne se sent déplacé que parce que nous oublions  ce que nous sommes et le monde d’où l’on vient, ce monde qui nous a fait naître à la conscience d’être dès la prime enfance. 


Je parle ici de notre monde intérieur qui, s’il n’est pas contraint ou occulté, rayonne au travers de nous naturellement.

 

Vouloir coller à un monde qui n’est pas le nôtre, se détacher de sa racine primordiale ne peut que nous perdre, nous faire dériver comme une barque livrée à des courants qu’elle ne comprend pas et qui la chavire. 

Il nous faut nous ancrer à ce que nous sommes vraiment pour traverser sans heurt le monde extérieur obligatoirement étranger dans lequel on évolue. Ainsi pouvons-nous vivre vraiment ce qu’est le partage avec ceux que nous rencontrons  sur le chemin. 


Que partager quand on se sent déraciné de soi-même ?


Quand on se sent meurtri ou incompris parce que soi-même on ne comprend pas ?


Mais si l’on garde présent à l’esprit ce que nous sommes, chose que l’on conserve en mémoire de l’enfance, alors nous ne nous sentons plus jamais déplacé et nous pouvons comprendre l’extérieur.

 

C’est cela entrer dans la conscience du rêve : se savoir nés de nos espaces intérieurs, au cœur de milliards d’autres espaces qui forment un tout infini et indéfini et se garder conscient de son propre rêve, rêve racine qui seul permet de voyager en paix dans les strates de la multitude des rêves qui s’expriment ou s’ignorent mais qui créent et expérimentent leur création.

 

©Adamante

 

Avatar rose

 

 

19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 17:09

   


la-pie-de-Claude-Monet.jpg 

La pie - Claude Monet

 

 

Tombe la neige, féerie éphémère des flocons.

Ils résistent un instant et finissent par succomber à la pesanteur.

Ce blanc lumière ne dure que le temps d’un éclat puis disparaît en boue, comme tout ce qui passe et se corromp.

C’est cela la beauté : un moment lumineux, une joie mêlée de nostalgie.


Tombe la neige, le souvenir de mon enfance m’arrache un soupir.

Un mystère poudré de blanc palpite sous l’apparence de l’éternité, plonge ses racines jusqu’au cœur du feu, exprime une pensée de Terre.

Acteur des transformations, il se cache.

Pourtant une vibration émane de ce paysage immobile où une pie perchée, non sur une barrière mais sur une antenne de télévision sur le toit de l’immeuble en face, ajoute une note noire à tout ce blanc.  L’équilibre, partout, se cherche.

S’impose à moi l’idée que je ne suis que de passage dans ce monde et que l’instant seul mérite l’attention pour être vécu en profondeur.


Le tableau de Monet respire derrière les apparences, se superpose à l’image et la pie m’apparaît alors si vivante… Je perçois la chaleur de son sang qui pulse et me réchauffe.

Mon temps singulier s’est effacé et deux temps se conjuguent pour donner naissance à mon ressenti. Me voici au centre d’un tourbillon, qui confond présent et passé.


Tombe la neige, comme les flocons, je résiste un instant avant de succomber à la pesanteur.

Noyée de silence, je goûte alors la satisfaction de vivre.


©Adamante

 


 


4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 20:30

 

couchat de soleil copie

Couchat de soleil - huile sur toile (premières œuvres -vendue-) 

 

 

L’espace

infini

du désert

simple

et

beau

rémanence

d’un air.

En frémissant

les mots pulsent

s’évadent

rejoignent l’infini

se dissolvent

ne reste alors

que le rien

sans voix

total

qu’il est doux

de s’y perdre

et d’oublier

tout

jusqu’à soi-même.

 

©Adamante

 

 

 


1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 11:30

Lueur du soir copie 

 

Comme un ciel s’éclaircit

dans la clarté

d’un jour nouveau

ma nuit se déchire


Je découvre

mon âge

cloué

sur une porte

de grange

aux dents grises

triste comme l’hiver

à la fonte des neiges


Je l’observe

pendant là

lourd

abscond

dérisoire

et je sens

monter en moi

un irrépressible

rire

il me secoue

comme un séisme

et dément

me traverse

en me lacérant

les entrailles

j’ai mal

de tant de spasmes

devant la farce

dénoncée

sur cette porte

pendouillant

comme un chagrin

vide


Le temps est révolu !


En moi

grandit l’espace

la sensation du vol

j’ai glissé

lentement

hors de cette chimère

que j’abandonne

sans aucun regret

et sans me retourner

j’avance

en funambule

sur le fil de ma destinée.


Je n’ai plus aucune crainte

Mon horizon est sans limite.

 

©Adamante

 

Un peu de joie

 

 

6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 01:09

 

 

 

 

L'eau lumière

                                   L'eau lumière huile sur toile.

 

 

La nuit

déjà

un silence feutré

l’ombre

frémissante et sensuelle

m’entraîne

J’avance

sur les chemins

d’une autre réalité

mon regard traverse

l’épiderme de l’instant

c’est une dimension

plus vibratoire

plus dense

ici

tout palpite

à la fois

semblable

et

différent

magnifié

ici, le rêve est

plus réel

que le réel

un pont enjambe

des mondes engloutis

leurs borborygmes

s’élèvent vers moi

comme un flot de sanglots

étouffés

gênés de se dire

J’avance

en funambule

droit devant

vers l’autre rive

vers cette lumière

diamant

que je sais

point final

de mon parcours

J’avance

j’ignore les éclairs

les aurores lascives

qui cherchent à m’égarer

J’avance

je n’entends plus leurs voix

ces leurres

ces promesses trop fardées

J’avance

assurée

dans la tendresse

rayonnante

vers ce soleil

noir

baigné de rosée

vers la source

et soudain

de ma main

tendue vers l’horizon

s’écoule une cascade

d’eau lumière

par elle

j’entre en communion

avec mes autres dimensions.

 

©Adamante

 

 

 

 


4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 01:05


 

Avatar rose

 

Marcher

quand le paysage

se jette

dans la brume

tout chemin

disparu

bordé d’irréalités

confondues

de rêves

marcher

cela devient

une gageure.

L’Esprit

grignoté

de chimères

joue alors à se confondre

il se perd

se croyant arrivé

se gonfle

bouffi d’ego

certain

d’être devenu sage

certain d’être devenu

maître

et il se dit

trop haut

trop fort

terrorisé

par le silence miroir

qu’il fuit

Cette folie

qui guette l’égaré

ce déséquilibre

qui le foudroie

tout cela me rend triste

il n’est nullement besoin

de paraître

pour être

d’affirmer

pour se dire

il n’est qu’à se confondre

à la brume

au chemin

aux rêves

à disparaître

il n’est qu’à aimer

et se laisser aimer.

 

©Adamante

 

Avatar rose

 

 

 

 

 

 

 

 

24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 21:13

 

 

Océan bleu nuit

 

 

Les étoiles ont chanté

voix du geste

intérieur

un voile s’est dit

insaisissable

il n’était plus

ni forme

ni temps

mais mouvance

fulgurance

douceur

autour d’un thé

feuilles

ébouillantées

selon le rite

les petites théières

enceintes de génies

ont libéré

le Verbe

l’amour

quand il est

lumière

vibration

primordiale

qui efface les mots

l’arbre-mère

a aspiré leur sève

fait gonfler ses racines

faisant s’envoler

un carré de soie

 

Qui as-tu vu ?

 

©Adamante

 

 

24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 11:55

 

 

 

herbes2.jpg

 

 

Il est trop tôt pour que l’automne lance ses effluves de sommeil sur la nature et arrête la fête.


Après le calme gris d’un début d’après-midi nostalgique, je me repais de la frénésie des guêpes autour du raisin.

Il fait si bon se laisser emporter par leur bourdonnement, fermer les yeux, oublier jusqu’à soi-même, confondre le temps par son absence, effacer tous les âges, s’appesantir avec délices dans la paresse.

Plus rien n’a d’importance que l’oubli.

 


Je ne veux pas m’abstraire du chant de l’été,

j’ai encore besoin du soleil,

je suis cigale,

grillon,

j’ai besoin de lui pour chanter,

pour rayonner ma joie,

la chaleur de ma vie.



Comme la terre, je vibre sous ses caresses, je m’alanguis sous sa langue de feu qui effleure ma peau. Je rêve alors de sources, de cascades, de ces eaux pures et insouciantes qui tintent au contact des roches.


Je mêle ma voix à celle des herbes qui lancent vers le ciel leur frénésie de verts.
La moindre graine se transforme et rêve d’infini au contact d’une goutte d’eau sous le soleil.

Le froid que je pressens peut encore attendre, je ne suis pas prête à le recevoir.

 


Mon instant brûle,

me galvanise,

et soudain

le calme,

ma force,

je flambe,

je suis mon propre soleil.

 


Là, dans l’immobilité du lézard, dans le silence bourdonnant de cette fin d’été, mon esprit se mêle à celui d’un monde invisible mais tellement palpitant qu’il fait vibrer le moindre souffle d’air.


Je disparais pour naître à la multitude qui peuple l’espace, je perçois le frisson de la lumière et pénètre la compréhension de l’unité du monde.

 

©Adamante


 



 

 

 

 

 

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  • Adamante
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.

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